15 Septembre 2021
4 Heures du matin ou 4h30
Peu importe
Ça fait plus d’une semaine maintenant
Je me sens seul
Triste cassé lessivé
J’essaye d’écrire
La nuit porte ce bleu étrange qui annonce le jour
Tandis que la silhouette des nuages se dessinent comme toujours
La fumée des cigarettes que j’fume à la chaîne s’envole par la fenêtre
Et par la brise qui descend de la montagne vers l’océan
En croisant la fumée blanchâtre incessante qui semble polluer l’paysage
Mais j’me suis habitué à cette usine
Et à mes fumées toxiques qui m’empoisonnent
Je cherche la lumière
Ta lumière parmi celles qui scintillent en contrebas dans la ville
Je me dis que c’est arrivé trop vite
Mais j’suis encore vivant car j’écris
Je sens mon cœur
Mon pou qui raisonne
Cette Je crois que je chute
Suis-je bien vivant
Je ressens le vent
Contre ma chaire
Des éclats de verre
Qui me perforent
Un gout amer
Qui s’évapore
Sous mes paupières
J’ai une douleur dans le dos comme un clou qui te perfore
Qui perfore mon corps à travers ma chair
J’ai le mal des mots
J’écris mes maux sans mal
Un mal que j’partage
Et la cheville en vrac à force de te courir après dans mes rêves
À force d’attendre des réponses
Des signes
À force de sauter pieds joints sans réfléchir
De trainer dans la boue
Je ne sais pas comment fait mon corps pour dérouiller autant
Pour supporter tout ça
Tout ce qu’j’lui inflige sans retenu
Pour le moment ce n’est pas visible à part quelques traces sur ma peau
Des traits sous les yeux
Des noirceurs dans mon regard
Mais j’me dis qu’un jour ça va exploser
Et qu’il faudra ramasser les morceaux
J’ai le cœur cassé
Brisé
Déchiré appelle ça comme tu veux
Le résultat est le même
J’ai pris un gros coup sur la nuque
Qui m’enfonce comme un mec qui s’prend un uppercut
Et qui plonge ko dans l’eau glacée au ralenti
Avec le grand fracas des houles qui t’fracassent sur les rochers
Mais toujours conscient et animé et c’est ça le plus dur
Car j’aimerais planer être dans le comas
Ne rien sentir
Je ne respire plus
Suis-je bien vivant
Ou est-ce la mort
Qui me surprend
Je ne suis pas surpris
Je crois que mon sort
M’appartient plus
Cette fois j’étouffe
Cette voix en boucle
Un dernier souffle
Je suis en apnée
Suis-je condamné
La chute est longue
Je compte plus les secondes
Ni les minutes
C’est l’uppercut
D’une blanche colombe
Qui m’a plongé
Un soir de brume
Dans ce trou noir
Tellement obscure
Et sans issus
Je frôle les remparts
Putain de piano
Comme une rengaine
Comme un cauchemar
J’aimerais me réveiller dans un lit
Avec des draps propres et frais
Dans une chambre fleurie
La fenêtre ouverte
Les montagnes et des prairies
Les rideaux blancs en soie
Qui dansent sous la brise
Sentir la douceur d’une serviette
Tiède et humide
D’une infirmière qui me dit que tout va bien
Me demande ce que je voudrais
Et me propose de m’emmener
Ou il me plait
Elle porte une robe blanche les cheveux détachés
Un regard bienveillant